DES MOTS POUR MON PERE.
Ces mots ont été prononcés le mercredi 10 novembre 2010 devant les quelques personnes venues lui rendre hommage au cimetière de Grasse.
Il s'est donc produit, par surprise, pendant son sommeil, l'Evènement terrible et inconcevable (1)qu'il envisageait pourtant parfois ces derniers temps comme une délivrance, tout en le redoutant : mon père est mort!
Une délivrance, oui c'en est une, certainement, car les cinq dernières années de mon père n'ont pas été très heureuses: profondément fragilisé physiquement à la suite d'une hospitalisation nécessitée par une phase impressionnante de confusion mentale (heureusement résorbée par la suite contre tous les pronostics médicaux), il était aussi éprouvé moralement par la conscience qu'il avait de cette déchéance physique, par la nécessité où il se trouvait de ne plus vivre chez lui avec son épouse, et par l'état de sujétion permanente (certes difficilement évitable) que l'on connaît en maison de retraite; il est donc bien vrai que ce triste évènement met fin à une souffrance humaine.
Mais, au delà du vieillard marchant à petits pas, toujours inquiet, soit à cause de ses misères physiques, soit par peur de déroger à tel règlement interne de l'institution qui a accueilli ses derniers jours et de se faire "mal voir", replié sur lui-même et ses problèmes de santé, et déjà comme "hors du monde" ("J'ai d'autres préoccupations" me disait-il au bout d'un moment quand j'essayais de l'intéresser à l'actualité)- dernière image de lui qui a malheureusement tendance à "gommer" les précédentes...il faut faire effort pour retrouver l'homme qu'il fut dans la plus grande partie de sa vie.
Mon père, c'est incontestable, fut d'abord "un garçon sérieux": sérieux dans sa jeunesse, où il ne dilapida pas la chance que lui offrit sa mère de faire de bonnes études- une mère pourtant chargée d'enfants, qu'elle dut élever seule après la mort prématurée, à quarante ans, de son mari (un événement qui a , je crois, profondément traumatisé mon père, de même que la mort à la guerre d'un frère aimé: Maurice). Non, il ne dilapida pas cette chance: il fut au lycée de Lons -le-Saunier ,puis au lycée Corneille à Rouen, un très bon élève, le plus souvent parmi les deux ou trois premiers de sa classe.
Sérieux, il le fut dans son mariage, et comme père.
Sérieux, il le fut dans sa profession, où il fut très apprécié notamment pour sa compétence en tant que spécialiste du code de la route au ministère de l'Intérieur.
Suffisamment sérieux et travailleur pour avoir élaboré une édition du Code de la Route qui permit en son temps aux jeunes policiers de toutes les casernes de France d'en apprendre les règles.
Mon père n'a donc pas volé la décoration de l'Ordre National du Mérite qui lui a été accordée.
Je crois aussi pouvoir dire que mon père a été quelqu'un de bon et de tolérant. Je ne l'ai jamais surpris en train de dire du mal de quelqu'un ; il aurait été incapable de "marcher sur la tête" d'un autre pour avoir une place (ce qui n'a pas spécialement favorisé sa carrière).
Il s'est toujours soucié d'aider ses proches, même si leurs choix de vie n'étaient pas ce qu'il aurait souhaité ou étaient étrangers aux siens.
Profondément athée (et il est resté fidèle à ses principes jusqu'au bout), il croyait en même temps à des valeurs humanistes qui le firent adhérer au parti socialiste (SFIO à l'époque) et intégrer la franc-maçonnerie.
Il s'est toujours soucié aussi de ne pas mettre ses proches dans l'embarras, n'achetant pas par exemple un appartement pour éviter à ses héritiers d'avoir à assumer des "charges" trop lourdes; en toutes circonstances, et jusqu'à la dernière minute, il a eu comme premier souci d'assurer bien-être et sécurité à son épouse.Il faut voir avec quelle minutie il avait rédigé les instructions à suivre en cas de décès, préparant par avance les différents courriers administratifs à envoyer après sa mort, indiquant le détail des démarches successives à effectuer. C'est aussi pour cela qu'il avait souscrit un "contrat obsèques" censé soulager ses proches de maints désagréments.
Ce fut un fils et un frère aimant et fidèle, malgré les distances imposées par la vie.
Ce fut certainement un sentimental, mais pudique, n'extériorisant pas ses sentiments en paroles, mais les prouvant par des actes; n'extériorisant pas non plus ses amertumes:il en eut quelques-unes...
Ce fut un "patron" estimé et aimé des ses hommes, quand il dirigeait par exemple le peloton motocycliste de la police routière à Dijon en début de carrière; estimé et aimé des employées qu'il avait sous ses ordres au Fichier National du Permis de conduire en fin de carrière. On comprend pourquoi après ce que je viens de dire.
Ce fut certainement aussi un homme timide, aimant la vie simple, peu à l'aise dans les mondanités, qui ne se plaisait jamais autant que dans la solitude de la nature avec son épouse (je pense à ces piques-niques et à ces longues promenades dans les bois de l'arrière pays de Grasse pendant des années...)
Etre avec son épouse suffisait à son bonheur. Dans ses derniers jours, séparé d'elle, il ne vivait que pour son coup de téléphone quotidien, à heure fixe. C'était la seule vraie lumière probablement dans la nuit de sa vieillesse triste. Et quelle catastrophe au moindre retard!
Pour moi, mon père, ce fut une vraie figure de père, solide, attentive, mais aussi capable d'autorité.
Quelqu'un sans doute que je n'aurais jamais voulu décevoir, ou blesser.
A 64 ans, je me sentais encore un fils, cela mettra sans doute encore longtemps à s'effacer.
15/12/2010.
(1) Je ne sais pas comment ça va finir, tout ça, répétait-il les derniers temps avec une sorte de naïveté . Hélas...
Mon père s'est éteint à 94 ans,le 3 novembre 2010, pendant son sommeil. Ma mère l'a suivi le vendredi 25 mars 2016.Elle avait 95 ans. Ces pages sont en leur mémoire.
mercredi 15 décembre 2010
mardi 14 décembre 2010
REMERCIEMENTS.
- Merci d'abord aux personnes qui ont bien voulu nous accompagner ma mère et moi le mercredi 10 novembre au cimetière de Grasse-Roumiguières:
- M.CARANDANTE, président de l'Amicale des Retraités de la Police Nationale à Grasse, et M. SORIA , membre.
- M.Maurice MICHEL, de l'Ordre National du Mérite.
- Mme Marie-Laurence ROGER, auxiliaire de vie de ma mère.
-Merci pour leurs témoignages d'affection à :
- M. Michel JACQUOT, son cousin, et son épouse.
- Mme Annie GERMAIN-SATTONNAY.
- Mme Françoise LAUBIER, sa nièce.
- M. Maurice ETHEVENARD, son cousin et ancien condisciple au lycée de Lons-le-Saunier.
- M.et Mme Jean GUILLON, d'Orgelet.
- M.Marc GERARD de Domptin (Aisne).
-Merci pour leurs témoignages (écrits) de sympathie à:
- M. et Mme Romain BENZI (Amicale des retraités de la Police Nationale).
- Mme Marie SCHIFF (Amicale des Retraités de la Police Nationale).
- M. Jean MARCHAIS, président du comité de Grasse de l'Ordre National du Mérite.
- M.et Mme Roger PUMAIN.
- Mme Véronique SOLUT - Directrice des Jardins d'Arcadie.
- M.et Mme Jean-Claude BOURGEON.
- M.et Mme COCHEZ -Les Jardins d'Arcadie.
M.et Mme GROHIN "
Mme Benard MASSON "
M.et Mme Robert PASQUIER "
Mme Jacqueline VERDANT "
- Merci aussi à tous ceux qui ont exprimé leur sympathie verbalement, personnel des Jardins d'Arcadie, personnel ou pensionnaire de la maison de retraite du Petit Paris à Grasse.
14/12/2010.
- M.CARANDANTE, président de l'Amicale des Retraités de la Police Nationale à Grasse, et M. SORIA , membre.
- M.Maurice MICHEL, de l'Ordre National du Mérite.
- Mme Marie-Laurence ROGER, auxiliaire de vie de ma mère.
-Merci pour leurs témoignages d'affection à :
- M. Michel JACQUOT, son cousin, et son épouse.
- Mme Annie GERMAIN-SATTONNAY.
- Mme Françoise LAUBIER, sa nièce.
- M. Maurice ETHEVENARD, son cousin et ancien condisciple au lycée de Lons-le-Saunier.
- M.et Mme Jean GUILLON, d'Orgelet.
- M.Marc GERARD de Domptin (Aisne).
-Merci pour leurs témoignages (écrits) de sympathie à:
- M. et Mme Romain BENZI (Amicale des retraités de la Police Nationale).
- Mme Marie SCHIFF (Amicale des Retraités de la Police Nationale).
- M. Jean MARCHAIS, président du comité de Grasse de l'Ordre National du Mérite.
- M.et Mme Roger PUMAIN.
- Mme Véronique SOLUT - Directrice des Jardins d'Arcadie.
- M.et Mme Jean-Claude BOURGEON.
- M.et Mme COCHEZ -Les Jardins d'Arcadie.
M.et Mme GROHIN "
Mme Benard MASSON "
M.et Mme Robert PASQUIER "
Mme Jacqueline VERDANT "
- Merci aussi à tous ceux qui ont exprimé leur sympathie verbalement, personnel des Jardins d'Arcadie, personnel ou pensionnaire de la maison de retraite du Petit Paris à Grasse.
14/12/2010.
lundi 13 décembre 2010
LIVRE D'OR: Témoignages et souvenirs...
-"L'homme qui vient de partir avait d'immenses qualités dont nombre de ses proches ont pu bénéficier...Il est une chose qui mérite d'être rappelée, et à installer en quelque sorte à la même altitude que les vertus majeures, il s'agit de la gentillesse naturelle du coeur, la bonté, et dans son avatar familial ,la tendresse...Je nous revois lors d'une réunion familiale chez moi, à Draveil,où figuraient plusieurs Sattonnay, autour de leur mère et de la mienne,venues l'une de Rouen, l'autre d'Orgelet .Le dîner terminé, Jean et sa mère se sont assoupis en se tenant par la main.Je n'ai jamais oublié cette scène...
J'ai de plus envers lui une grande dette de reconnaissance, tant son aide me fut essentielle pendant ma période parisienne." Michel Jacquot , cousin de mon père.
-"Nous garderons le souvenir d'un compagnon chaleureux attaché aux valeurs humaines amicales et sociales, aussi bien dans sa vie quotidienne que dans la vie associative que nous avons partagée pendant de nombreuses années" -Maurice Michel- Ordre National du Mérite.
-"Je garde précieusement le souvenir de la petite fille de 8 ans que j'étais et que tu faisais "courir après les nuages" en side-car, sur la route de Montbard à Dijon,lorsque tu venais me chercher le dimanche"- Françoise Laubier, sa nièce.
" C'est le coeur serré que je vous présente mes condoléances affectueuses. Il faut considérer que j'étais très proche de Jean et de toute la famille d'Orgelet. J'étais au lycée de Lons-le-Saunier dans la même classe que lui de la sixième à la première et j'allais alors passer 8 ou 10 jours à Orgelet chez Mme Sattonnay mère pendant les grandes vacances d'été.
Par la suite, j'ai revu plusieurs fois Jean en mission moto à St Claude où j'avais un commerce de 1954 à 1976.
Il est donc normal que j'éprouve de la peine, d'autant plus que c'était un conscrit né en 1916..."
Maurice Ethevenard, cousin de mon père.
(Ce mot s'adresse à son épouse):
"C'est avec effroi que je viens d'apprendre le décès de votre mari Jean.Vous êtes tous deux, depuis longtemps, présents dans mon coeur et dans ma vie. Aujourd'hui plus que jamais, je veux m'associer à votre douleur et à celle des vôtres. La mémoire de cet être cher et des heureux moments passés ensemble continuera à illuminer nos existences (...)". Marc GERARD, un ami de Domptin (Aisne).
13/12/2010.
J'ai de plus envers lui une grande dette de reconnaissance, tant son aide me fut essentielle pendant ma période parisienne." Michel Jacquot , cousin de mon père.
-"Nous garderons le souvenir d'un compagnon chaleureux attaché aux valeurs humaines amicales et sociales, aussi bien dans sa vie quotidienne que dans la vie associative que nous avons partagée pendant de nombreuses années" -Maurice Michel- Ordre National du Mérite.
-"Je garde précieusement le souvenir de la petite fille de 8 ans que j'étais et que tu faisais "courir après les nuages" en side-car, sur la route de Montbard à Dijon,lorsque tu venais me chercher le dimanche"- Françoise Laubier, sa nièce.
" C'est le coeur serré que je vous présente mes condoléances affectueuses. Il faut considérer que j'étais très proche de Jean et de toute la famille d'Orgelet. J'étais au lycée de Lons-le-Saunier dans la même classe que lui de la sixième à la première et j'allais alors passer 8 ou 10 jours à Orgelet chez Mme Sattonnay mère pendant les grandes vacances d'été.
Par la suite, j'ai revu plusieurs fois Jean en mission moto à St Claude où j'avais un commerce de 1954 à 1976.
Il est donc normal que j'éprouve de la peine, d'autant plus que c'était un conscrit né en 1916..."
Maurice Ethevenard, cousin de mon père.
(Ce mot s'adresse à son épouse):
"C'est avec effroi que je viens d'apprendre le décès de votre mari Jean.Vous êtes tous deux, depuis longtemps, présents dans mon coeur et dans ma vie. Aujourd'hui plus que jamais, je veux m'associer à votre douleur et à celle des vôtres. La mémoire de cet être cher et des heureux moments passés ensemble continuera à illuminer nos existences (...)". Marc GERARD, un ami de Domptin (Aisne).
13/12/2010.
samedi 11 décembre 2010
MON PERE, UNE VIE .
Une vie qui se termine , c'est aussi une histoire qui prend fin.
Au nom de quoi cette histoire ne mériterait-elle pas d'être racontée?
Et connue? Et d'abord de ses propres descendants, qui n'en ont je pense qu'une idée très limitée! ...
Ses PARENTS :
22 avril 1916: naissance de Jean à Orgelet, Jura, fils de Marcel Sattonnay, charpentier, et Juliette Mathon. Du côté du père, à l'origine, une longue lignée de cultivateurs originaires de Fétigny, petit village proche d'Orgelet; mais depuis deux générations (Jean Sattonnet (sic) né en 1813, puis François Sattonnay né en 1839, à Fétigny), on est devenus charpentiers de père en fils à Orgelet , le bourg important de la région , où Marcel est né . La famille a commencé ainsi à s'élever dans l'échelle sociale.
La famille où naît Jean est déjà nombreuse: deux soeurs aînées, Marcelle et Andrée , deux frères, Léon et Maurice, puis viendront Marie-Thérèse et Ginette.
Un drame marquera profondément la famille, et mon père en particulier: le décès prématuré, à l'âge de 40 ans, de son propre père. En dehors même de l'aspect affectif, cela entraînera une déstabilisation de la famille, Juliette Mathon devant faire face seule à une situation où 7 enfants dépendent d'elle. et où elle se verra , semble-t-il , spoliée par l'associé de son mari, un des frères de celui-ci . Mon père en particulier gardera une grande amertume de cet épisode, voire une rancune profonde, et cela toute sa vie. J'ai pu le vérifier ainsi: un jour, passant à Orgelet, je photographiai mon propre fils , alors âgé de 10 ans (c'était donc en 1980) devant la maison de son enfance et lui envoyai la photo pensant que cela lui ferait plaisir...Il n'en fut rien, je m'aperçus qu'il voulait absolument oublier tout ce qui pouvait lui rappeler ce traumatisme du passé et que son animosité à l'égard des protagonistes de cet épisode ancien était toujours aussi vive!
A ce premier drame s'ajoutera un second, en 1940, la mort à la guerre de son frère très aimé Maurice. Il gardera toujours sur lui la carte d'identité de ce frère, je l'ai encore trouvée à sa mort dans son portefeuille.
Au nom de quoi cette histoire ne mériterait-elle pas d'être racontée?
Et connue? Et d'abord de ses propres descendants, qui n'en ont je pense qu'une idée très limitée! ...
Ses PARENTS :
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Son père, Marcel Sattonnay. |
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première photo... |
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sa mère, Juliette Mathon. |
22 avril 1916: naissance de Jean à Orgelet, Jura, fils de Marcel Sattonnay, charpentier, et Juliette Mathon. Du côté du père, à l'origine, une longue lignée de cultivateurs originaires de Fétigny, petit village proche d'Orgelet; mais depuis deux générations (Jean Sattonnet (sic) né en 1813, puis François Sattonnay né en 1839, à Fétigny), on est devenus charpentiers de père en fils à Orgelet , le bourg important de la région , où Marcel est né . La famille a commencé ainsi à s'élever dans l'échelle sociale.
La famille où naît Jean est déjà nombreuse: deux soeurs aînées, Marcelle et Andrée , deux frères, Léon et Maurice, puis viendront Marie-Thérèse et Ginette.
Un drame marquera profondément la famille, et mon père en particulier: le décès prématuré, à l'âge de 40 ans, de son propre père. En dehors même de l'aspect affectif, cela entraînera une déstabilisation de la famille, Juliette Mathon devant faire face seule à une situation où 7 enfants dépendent d'elle. et où elle se verra , semble-t-il , spoliée par l'associé de son mari, un des frères de celui-ci . Mon père en particulier gardera une grande amertume de cet épisode, voire une rancune profonde, et cela toute sa vie. J'ai pu le vérifier ainsi: un jour, passant à Orgelet, je photographiai mon propre fils , alors âgé de 10 ans (c'était donc en 1980) devant la maison de son enfance et lui envoyai la photo pensant que cela lui ferait plaisir...Il n'en fut rien, je m'aperçus qu'il voulait absolument oublier tout ce qui pouvait lui rappeler ce traumatisme du passé et que son animosité à l'égard des protagonistes de cet épisode ancien était toujours aussi vive!
A ce premier drame s'ajoutera un second, en 1940, la mort à la guerre de son frère très aimé Maurice. Il gardera toujours sur lui la carte d'identité de ce frère, je l'ai encore trouvée à sa mort dans son portefeuille.
La maison natale de mon père à Orgelet, construite des mains de son père Marcel, qui a aussi restauré la charpente de l'église.
Photo qui m'a été transmise par ma cousine Michèle Grosjean en oct 2017.
(1) Suite à une information tardive de ce jour 5/2/2020, un seul des frères de mon grand père Marcel, qui était associé à lui avant son décès, est en cause.
vendredi 10 décembre 2010
ENFANCE...
De l'enfance de mon père à Orgelet, il ne reste que très peu d'images, d'autant plus précieuses et émouvantes...
Cette photo date de 1926. Au dos était écrit: "Te rappelles-tu de notre enfance?". La personne nostalgique est une des sœurs de mon père, sans doute Marie-Thérèse. Mon père a alors 10 ans et doit être un des garçons qui jouent au pied de la table, peut-être avec son frère Maurice. Il est possible que les deux fillettes soient Marie-Thérèse et Ginette. La grand-mère est à droite en bout de table, et à sa droite, c'est sans doute Marcelle. Tout à fait à gauche, en compagnie d'une des fillettes, c'est sans doute la grand-mère Mathon, mère de Juliette. L' identité des autres personnes engagées dans la partie de cartes reste obscure.
jeudi 9 décembre 2010
Jeunesse, études:
Mai 1933: Jean a 17 ans...le voici instructeur d'un groupe de scouts... Ce qui frappe, c'est son expression de plénitude,de sérénité... Une expérience très positive pour lui, si on en juge par le fait qu'il avait gardé les photos et au soin avec lequel il les avait disposées dans son album... Une première prise de responsabilité marquante sans doute pour lui. Mais aussi de vives amitiés, comme en témoignent certains documents trouvés. Ci-dessous, une photo d'un certain Jack, autre instructeur, au dos de laquelle on peut lire un message très affectueux. La seconde photo porte comme légende: "unis comme les cinq doigts de la main". Chez les scouts, il est "lion généreux": noble appellation... |
Un très bon élève... Voici par exemple son bulletin de 3e, particulièrement brillant, où il oscille le plus souvent entre la 1e et la 2e place. Dans leurs appréciations, les professeurs insistent sur son côté travailleur et consciencieux. Il en aura été ainsi pendant toute sa scolarité à Lons-le Saunier.
Le lycée Rouget de Lisle, à LONS-le-SAUNIER, où mon père fit de brillantes études de 1928 à 1932.
Le grand arbre de gauche devait être déjà là.
Le 4 mai 2011 , je suis allé voir à quoi il ressemblait.
Un très beau bâtiment !
(On peut lire "collège" et non "lycée" sur la façade ,mais un vieux monsieur m'a assuré que c'était bien le même).
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mercredi 8 décembre 2010
les années d'avant guerre -en famille.
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Ici Michel Jacquot enfant,cousin germain de mon père, la grand mère Mathon, mère de Juliette, Jean. |
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Une photo pleine de gaieté, on sent une entente entre frères et soeurs Marie-Thérèse, Jean, Marcelle, Maurice. Pour eux mon père, c'est "Jeannot",tendrement aimé et estimé. |
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La grand-mère se baigne, bien encadrée par ses grands fils, Maurice et Jean. On ressent toute l'attention qu'ils portent à une mère méritante et estimée. |
mardi 7 décembre 2010
les années d'avant guerre: portraits.
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lors d'une balade à vélo avec Maurice. |
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à la plage...un sveltesse qu'il perdra plus tard!... |
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Une photo "volée" sans doute plus tardive,où on le voit absorbé à sa tâche. |
lundi 6 décembre 2010
Avant la guerre: l'armée.
Le 16 octobre 1937, mon père quitte la Société Générale pour effectuer son service militaire: il est incorporé comme 2e classe à Paris.
Rapidement, il intègre comme élève officier l'Ecole d'Aplication de la Cavalerie et du Train de Saumur; à la veille de la guerre, en avril 1939, il aura le grade de sous lieutenant.
Rapidement, il intègre comme élève officier l'Ecole d'Aplication de la Cavalerie et du Train de Saumur; à la veille de la guerre, en avril 1939, il aura le grade de sous lieutenant.
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Les deux portraits ci dessus datent de 1939.Mon père a 23 ans. En haut,c'est l'employé de banque, correctement vêtu comme il se doit, en bas c'est le nouveau militaire. |
dimanche 5 décembre 2010
5-Les années 39-44 : la guerre.
En septembre 1939, commence la campagne militaire contre l'Allemagne, qui prendra fin en juin 1940.
Mon père finalement est démobilisé le 23 septembre 1940, et reprend son travail d'employé de banque, à Vernon d'abord, puis à Paris à la direction des agences de province (janvier 1941), et enfin à Versailles, à partir du 12 janvier 1941.
samedi 4 décembre 2010
Les années 1939-1942: la rencontre.
Fin 1939 , début 1940? mon père, alors militaire (avait-il été affecté à Versailles, c'est probable; il s'y fera muter ensuite en tant qu'employé de banque en 1941) croise dans la rue une jolie jeune fille, et, selon ses dires, c'est immédiatement le coup de foudre. Surmontant sa timidité, il fait demi-tour, la suit...
S'ensuit une liaison de deux années avec Marie-Madeleine Turcaud, alors employée dans un magasin de mode...en attendant qu'elle soit majeure...
Ils semblent très amoureux: "Je crois que vous vous aimez comme des petits fous" écrit à mon père son frère Maurice en février 1940. Au dos d'une photographie que ma mère adresse à mon père, on peut lire ce message daté du 2 avril 1940: "Une photo qui est bien laide, mais votre petite Mado, qui est sur celle-ci, vous envoie beaucoup de baisers très doux...et elle fait un beau sourire comme son petit Jean aime bien".
Le 11 avril 1942, Marie-Madeleine (Mado) , âgée de 21 ans, deviendra sa femme.
Ma mère m'a souvent dit que ce qui l'avait décidé à s'engager était la certitude que mon père était "un garçon sérieux".
S'ensuit une liaison de deux années avec Marie-Madeleine Turcaud, alors employée dans un magasin de mode...en attendant qu'elle soit majeure...
Ils semblent très amoureux: "Je crois que vous vous aimez comme des petits fous" écrit à mon père son frère Maurice en février 1940. Au dos d'une photographie que ma mère adresse à mon père, on peut lire ce message daté du 2 avril 1940: "Une photo qui est bien laide, mais votre petite Mado, qui est sur celle-ci, vous envoie beaucoup de baisers très doux...et elle fait un beau sourire comme son petit Jean aime bien".
Le 11 avril 1942, Marie-Madeleine (Mado) , âgée de 21 ans, deviendra sa femme.
Ma mère m'a souvent dit que ce qui l'avait décidé à s'engager était la certitude que mon père était "un garçon sérieux".
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11 avril 1942: le mariage à Versailles. |
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Un joli couple... Qui a pris ces photos? Le couple est photographié de nombreuses fois, mon père semble heureux et fier de celle qui va partager sa vie pendant 68 ans... |
vendredi 3 décembre 2010
1942-1945 : amis et famille.Un événement majeur!
C'est l'Occupation, mais la vie continue.
Diverses photographies de l'époque montrent le jeune couple avec la famille ou des amis. Je n'ai pas l'identité de la plupart des ces gens.On reconnaît ici et là certains membres de la famille.
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Sur ces deux photos, le jeune couple est chez des amis. |
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On voit ici la grand-mère, et la fillette est peut-être Geneviève, la soeur de ma mère (Pâques 43). |
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à droite Marie-Thérèse. |
En avril 1943, un événement majeur se produit.
Tellement important pour mon père qu' il me l'a raconté plusieurs fois, et l'a même couché par écrit sur une feuille jointe à son curriculum vitae.
A cette époque, il reçoit successivement deux "invitations impératives" d'avoir à se rendre avec quelques jours de vivres et un paquetage sommaire à la gare d'Austerlitz pour travailler en Allemagne dans le cadre du STO.Il détruit les convocations et n'en tient pas compte.
Le jour où il reçoit une convocation à la Kommandantur, "plus difficile à traiter par le simple mépris",écrit-il, il décide brusquement de quitter son poste de travail à la Société Générale de Versailles.
Que faire à présent? Qu'allait-il advenir de lui et de sa jeune épouse?
Au moment où, planté à l'extrémité du passage St Pierre, rue de la Préfecture, il est plongé dans ces réflexions, passent devant lui deux motards de la police. Comme il avait appartenu au corps de l'armée motorisée pendant la guerre, il a alors l'idée naïve qu'il pourrait "être des leurs".
Le lendemain, après avoir situé leur "point de chute" grâce à une observation fiévreuse de leurs mouvements, il va offrir ses services "sans rien dissimuler de ma situation", écrit-il.
"Services qui me furent évidemment refusés", écrit-il "mais je rencontrai là le premier maillon de la filière salvatrice".
En effet, grâce à la complicité d'un officier de Paix de Versailles, et de deux fonctionnaires de la délégation à Paris du Ministère de l'Intérieur, il parvient à se faire envoyer à un stage d'officiers de paix à Aincourt avec un ordre de mission antidaté. Il fera profiter par la suite un collègue de la Société générale de ses contacts.
Le comportement de la police pendant la guerre n'était pas toujours négatif...
C'est ainsi que mon père entra dans la police, et il sera éternellement reconnaissant au corps des motards de ce qui s'était passé à cette époque.
Bref en cette année 1943, il se retrouve officier de police urbaine à Besançon.
Retour aux origines...
jeudi 2 décembre 2010
6-Après la guerre: 45-52 : Besançon et Dijon.
Mon père, comme la grande majorité de ses contemporains, n'a pas été un héros de la Résistance. Cependant dans ses fonctions, lui et ses hommes savent rendre de petits services et prévenir de dangers éventuels les intéressés.
C'est sans doute pour cela qu'à la Libération, il est chargé à LURE des fonctions de commissaire de police.
Mais ses amours vont ailleurs.
Dès qu'il en a l'occasion, il rejoint les motards de la police. Ainsi, en 1946, il est chargé de la constitution de la brigade spéciale de police routière de Dijon pour la région Bourgogne-Franche-Comté, qu'il commandera jusqu'en 1952. Il aura de plus d'autres fonctions officielles, comme celle d'Instructeur à l'Ecole de police routière de Sens (Yonne) en 1951.
Côté vie privée, c'est la naissance de ses fils Jean-Maurice (moi-même- Maurice est encore présent dans mon prénom!) en 1946 à Besançon, et Jean-Claude (mon frère) en 1949 à Dijon.
Et puis des familles amies: les Chanard, les Frossart dont j'entendis souvent parler.
C'est sans doute pour cela qu'à la Libération, il est chargé à LURE des fonctions de commissaire de police.
Mais ses amours vont ailleurs.
Dès qu'il en a l'occasion, il rejoint les motards de la police. Ainsi, en 1946, il est chargé de la constitution de la brigade spéciale de police routière de Dijon pour la région Bourgogne-Franche-Comté, qu'il commandera jusqu'en 1952. Il aura de plus d'autres fonctions officielles, comme celle d'Instructeur à l'Ecole de police routière de Sens (Yonne) en 1951.
Côté vie privée, c'est la naissance de ses fils Jean-Maurice (moi-même- Maurice est encore présent dans mon prénom!) en 1946 à Besançon, et Jean-Claude (mon frère) en 1949 à Dijon.
Et puis des familles amies: les Chanard, les Frossart dont j'entendis souvent parler.
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PERE! Printemps 1946. Mon père a 30 ans. |
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Un peu plus tard, avec Michèle , une cousine. |
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