jeudi 26 octobre 2017

Madeleine et Jean SATTONNAY, mes parents: IN MEMORIAM.

                                               A Maxime et Adrien SATTONNAY, mes petits-fils
                                             afin qu'ils connaissent leurs ascendants du côté paternel.

J'ai eu la grande chance de garder mes parents longtemps : mon père est décédé le 3 novembre 2010, à 94 ans, ma mère le 25 mars 2016, à 95 ans.
On trouvera dans les pages suivantes un hommage à  leur mémoire.



J'aime beaucoup le symbolisme de ce cliché, pris sur les marches du palais du Festival à Cannes, où, par amusement, je leur avais proposé de grimper pour la photo.
Descendant les marches, il quittent symboliquement le "théâtre" de la vie (même si en l'occurrence il s'agit en ce lieu de cinéma - mais l'image convient aussi dans le fond).
Je n'ai pas la date exacte de la prise, je pense que mon père devait avoir plus de 80 ans, et ma mère 5 ans de moins donc.
Ils descendent précautionneusement l'escalier, mais on voit bien que celui qui retient l'autre, craint pour l'autre une chute, c'est mon père, pourtant bien plus âgé.
Il a toujours fait passer ma mère avant lui-même.
Et cette photo leur va bien, car ils avaient choisi pour finir leur vie la côte d'azur, et ils aimaient, ma mère surtout, descendre à Cannes de temps en temps pour y passer l'après midi.

lundi 25 avril 2016

MARIE MADELEINE SATTONNAY, ma mère ,

   

Ainsi donc ma mère est "partie" à son tour vendredi 25 mars 2016, vers 23h30, dans sa maison de retraite, peu après que nous ayons fêté ses 95 ans,  au terme d'une séquence de quelques mois très chaotique, faite de moments désespérés et désespérants, et d'incroyables résurrections...Je m'y attendais : depuis quelque temps, on ne cessait de me répéter que ma mère était en "fin de vie"; depuis quelques jours, j'avais compris qu'elle était en train de s'en aller. Elle ne mangeait ni ne buvait plus. Elle répondait de moins en moins à mes stimulations. La veille même, elle respirait encore, mais n'était déjà plus là. J'étais sûr que le coup de fil fatal ne tarderait pas.
Nul n'est immortel, et j'avais senti que cette fois son heure était venue.
J'ai eu la chance de "garder" mes parents très tard , mon père a disparu à 94 ans, elle à 95. Il ne faut pas trop exiger de la Nature.
Elle disait souvent qu'elle en avait "assez": il y a sûrement mieux en effet qu' une vie de dépendance, clouée dans un fauteuil roulant, surtout avec des écarts de santé qui se multipliaient.
J'ai la satisfaction de l'avoir accompagnée jusqu'au bout, conformément au vœu exprimé par mon père quand il a senti que sa tête "flanchait". J'ai eu le plaisir de pouvoir lui apporter par ma présence régulière des moments de réconfort dans cette fin d'existence morose. Je garde un bon souvenir de ces moments lumineux où nous prenions le soleil dans la cour de la maison de retraite, ou dans le petit salon du 2e étage, celui de sa chambre. Passer l'après midi au soleil, une de ses rares joies , elle qui était allée le chercher pendant des années à Grasse.


Ma mère (93 ans) en août 2014, dans la cour de la maison de retraite pour un petit bain de soleil.

J'ai aussi une angoisse de moins: celle qu'il "m'arrive quelque chose" avant que sa vie ne se termine. Car alors, je me demandais qui aurait pu gérer ses affaires et surtout lui apporter aussi régulièrement que moi la présence affectueuse qui l'aiderait à vivre. Elle n'avait plus dans les derniers temps, pour s'occuper d'elle, que moi, et elle me disait parfois que si elle ne me voyait plus, elle se laisserait mourir.
L'idée d'un tel abandon m'était insupportable.
J'ai aimé cependant les visites que lui faisaient, assez régulièrement , en ma présence, sa belle sœur Josette, et sa nièce Brigitte, ma cousine, qui du fait du retour de ma mère en région parisienne avaient renoué avec nous. Nos entrevues étaient assez gaies, on passait un bon moment, autour d'un petit goûter.
Un autre malheur m'a aussi été évité: ma mère depuis un peu plus de deux ans avait subi les premières atteintes de la maladie d'Alzheimer. Si elle était parfois un peu perdue  sur le plan temporel et parfois spatial, si elle n'avait pas toujours le sens des réalités, annonçant par exemple qu'elle allait se rendre à la salle de bains (alors qu'elle ne pouvait pas marcher), je n'ai jamais perdu le contact avec elle , nous avions , en dehors de cela, des échanges quasiment normaux. Que ma mère ne me reconnaisse plus, soit complètement "ailleurs", je n'ai pas connu cela!
Comme elle en avait exprimé maintes fois le désir, du temps qu'elle avait "toute sa tête", et bien que cette perspective me révulse, le choix de la crémation a été retenu.
Cela s'est passé simplement, sans cérémonie ni discours. J'ai aimé la douceur de ce moment, au funérarium, avant la fermeture du cercueil, où nous étions là , Josette, Brigitte et moi , nous les derniers témoins de sa vie, à échanger nos impressions et nos souvenirs, tranquillement, auprès "d'elle". Un moment authentique: c'est ce que je voulais!
Merci aussi à Annie, la complice de ma vie, de m'avoir pendant tout ce temps soutenu, y compris en m'accompagnant ce jour-là.
Et puis j'ai "descendu" l'urne contenant les cendres jusqu'à Grasse, pour que mes parents soient finalement réunis dans la même sépulture.
Opération évidemment dérisoire, mais qui m'a donné le sentiment du devoir , envers mes parents, enfin vraiment accompli.
J'ai voulu des obsèques sans cérémonie ni discours. Je veux en revanche ici évoquer sa mémoire.
17/4/16.

Voir l'article suivant: TEMOIGNAGES.
http://jsatto.blogspot.com/2016/04/hommages.html

dimanche 24 avril 2016

TEMOIGNAGES.

                                               "Elle aura été belle jusqu'au bout".

Le souvenir que ma mère a laissé le plus souvent chez ceux qui l'ont approché, si j'en crois les témoignages que j'ai pu recueillir, est celui d'une "jolie femme". Ainsi on me rapporte qu' une de mes cousines, Josette, qui ne l'a connue que vers les années 50-60, se souvient d'"une jolie femme, toujours élégante". Marc, qui fréquentait mes parents plutôt dans les années 70-80, semble avoir gardé un grand souvenir de ma mère: il parle de "sa gentillesse, sa générosité, sa vivacité d'esprit" et ajoute: "Une jolie femme". Et puis, je me rappelle ce cri du cœur de Josette, belle sœur de ma mère, au funérarium le 1er avril dernier, en découvrant le corps dans le cercueil: "Elle aura été belle jusqu'au bout", ajoutant même "on dirait une poupée". Large illusion de sa part, créée par le traitement spécial que les pompes funèbres réservent aux corps des défunts, car les derniers temps ma mère avait tellement maigri qu'elle n'avait plus que la peau sur les os et était méconnaissable. Mais ces paroles sont significatives de l'idée que Josette, comme d'ailleurs sa fille, ma cousine Brigitte, se faisaient de ma mère pour laquelle elles avaient, je crois bien, une certaine admiration. Comme nous


Marie Madeleine Turcaud jeune fille.


1943 : 22 ans...Et coiffée à la mode...

évoquions le mystère de sa naissance, qu'elle emportait avec elle ( ma mère est née de père inconnu, et selon sa marraine, témoin de l'époque, elle aurait du "sang bleu" dans les veines), et comme je disais qu'on lui avait peut-être fait croire cela pour la consoler de sa situation de "fille sans père", ma tante Josette se récria: "Ah non! Elle est racée!". Elle était en effet très différente physiquement du reste de sa famille: elle était grande, avec une plutôt belle allure, dans une famille où sa mère et sa demi-sœur notamment étaient petites et d'un physique disons très ordinaire. Le physique de ma mère à lui seul avait toujours corroboré aux yeux de la famille l'affirmation de cette marraine quant à une filiation paternelle noble de ma mère, filiation que malgré mes recherches en 2014 en Mayenne je n'ai


1946 à Besançon : maman et toujours élégante...


Versailles,1947: de g à dr : ma mère à 26 ans, avec Yvonne sa mère, sa demi-sœur Geneviève (14 ou 15 ans) le gros bébé c'est moi, dans les bras de son demi- frère Félix (17 ans ).

 pas pu prouver. Issue d'une famille modeste de simples journaliers (1), ma mère n'avait pas fait d'études, avait dû souvent manquer l'école pour garder ses demi-frères et sœurs tandis que sa mère travaillait, et était sans culture. Son physique était un de ses atouts, et elle le soignait. Jeune femme, en effet, on la voit coquette, à la mode, sur les photos anciennes. Elle avait un très beau sourire, et savait en jouer en société. Le préserver, à la cinquantaine, a coûté cher en frais de dentiste à mon père, ma tante Josette s'en souvient. Jusqu'à la fin elle a eu la coquetterie de recourir fréquemment


Années 50: la trentaine radieuse...

1957  lors d'une réunion de famille: ma mère (sourire éclatant)  a 36 ans.
De g à dr: Marie-Thérèse, sœur de mon père, ma grand- mère paternelle, ma cousine Josette, ma mère et mon petit frère.

aux services de professionnels de la coiffure, et de ne pas laisser blanchir ses cheveux. Et nonagénaire, on lui faisait encore des compliments sur la réussite des ses permanentes, qu'elle appréciait.
Son physique lui a d'ailleurs permis à deux occasions, à Dijon en 1947 et à Juan les Pins en 1956 , de "faire le mannequin" épisodiquement.
 Ce qui est certain, et on peut le vérifier sur les photographies au fil du temps , elle a toujours paru plus jeune que son âge, du moins dans la 2e moitié de sa vie - car au contraire, dans sa jeunesse, à cause de sa taille, elle "faisait" plus âgée! A ce sujet, je me souviens d'une anecdote: nous avions pris elle et moi exceptionnellement le bus dans Grasse pour aller je ne sais plus où, et elle s'est mise à protester tout haut contre les cahots du voyage; deux dames à cheveux blancs assises en face alors
s'indignèrent "Vous verrez, quand vous aurez 70 ans comme nous, comme vous apprécierez d'avoir un bus pour vous transporter, Madame" lança l'une d'elles. " Quel âge croyez-vous que j'aie, Madame ?", rétorqua ma mère. A cette époque, ma mère avait bien 85 ans!

                                                    
                            1978: 57 ans, avec mon père à Saint-Raphaël.

                                       
                                                                 Août 1990 : 69 ans.

                                               
   Grasse juillet 1997: mon père (81 ans) et ma mère (76 ans) lors d'une balade dans l'arrière pays.

A 30 ans, comme à 60, son  physique était donc remarqué, et je me souviens qu'à 88 ans, elle dut encore éconduire un soupirant qui lui faisait des propositions de mariage!
Et elle a gardé une certaine allure jusqu'au bout, même si la fatigue, la maladie, l'amaigrissement ont fini par altérer ses traits.

                   "Dites à votre maman de garder son caractère".

Mais sa personnalité aussi a séduit certaines personnes: "Dites à votre maman de garder son caractère" m'a dit la dernière infirmière qu'elle ait eu à Grasse avant d'entrer dans une maison de retraite. J'ai pu remarquer l'engouement qu'elle avait été capable aussi de susciter de la part d'une ou deux jeunes femmes qui faisaient office d'infirmières dans la résidence pour seniors avec services où mes parents ont habité pendant plus de vingt ans à Grasse. "Qu'est- ce qu'on a ri toutes ces années avec Mme Sattonnay" me disait avec tristesse l'une d'elles, au moment où il fallut prendre la décision douloureuse du départ vers un structure plus adaptée à ses problèmes. Ma mère avait un esprit facilement critique, et était volontiers moqueuse. Elle avait sûrement parfois la dent dure. En même
temps, elle s'attachait et accordait sa confiance à qui lui convenait , et c'est ce mélange qui sûrement était à la base de ces sympathies. Dans les 5 ou 6 dernières années de sa vie à Grasse, elle a lié une relation quasiment d'amitié avec Marie-Laurence, son auxiliaire de vie, dotée elle aussi d'une plutôt forte personnalité... Vers la fin, elle la voyait presque comme sa fille , la fille - complice qu'elle avait toujours rêvé d'avoir, elle qui n'avait eu finalement que des garçons...


2009: 88 ans, à Grasse.
Toujours coquette, avec ses petits chapeaux.

Ma mère a donc su susciter quelques attachements dans sa vie: elle nous a souvent parlé de celle qui l'avait formée dans le domaine de la couture et de la mode dans sa jeunesse, une certaine Yvonne Gué (orthographe incertaine), qui possédait une boutique de mode à Versailles, rue Hoche. "Elle m'a tout appris ", disait-elle . Grâce à elle, de la couture à l'aménagement d'une devanture de magasin, elle a acquis une compétence, et son goût s'est formé. La patronne séjournait parfois en Algérie et lui laissait la responsabilité de la boutique, cela marque une jeune fille!
 Et puis un jour elle a croisé dans une rue  de Versailles un jeune homme, mon père, qui fut ébloui, rebroussa chemin, la suivit... Et c'était parti pour toute une vie.
Quel ne fut pas mon étonnement beaucoup plus tard quand j'appris que ma mère, en cure à Chasles les Eaux, elle qui n'avait aucune culture, s'était fait sur place une nouvelle amie, qui n'était autre que mon ancienne professeur de Lettres de 3e et 2e au lycée de Saint - Maur des Fossés, Melle Isnard, la culture faite femme à mes yeux!
25/4/16.
                                                    
(1) Voir à ce sujet la page: "La petite enfance à Ambrières le Grand".

                                  Deux expériences de mannequinat :
                                       petites récréations dans sa vie de mère de famille...


                               Dijon 1947: présentation d'une collection de la maison de couture Oudebert.


                         1956 à Juan-les-Pins: présentation de modèles pour une couturière locale sur fond de jaguar...

A suivre: ma mère et la famille.

A voir aussi:
- la petite enfance à Ambrières le Grand : http://jsatto.blogspot.com/2016/04/la-petite-enfance-ambrieres-le-grand.html
- D'Ambrières le Grand à Versailles: l'adolescence.
http://jsatto.blogspot.com/2016/04/dambrieres-le-grand-versailles.html



vendredi 22 avril 2016

LA PETITE ENFANCE à AMBRIERES LE GRAND (Mayenne).


Ma mère, prénommée Marie Madeleine, est née le 6 mars 1921 à l'hôpital de MAYENNE, dans le département du même nom.

"Petite" complication, elle est née de père inconnu.

 Sa mère s'est retrouvée enceinte et abandonnée à l'âge de 18 ans. Aux dires de la famille, celle-ci travaillait à l'époque dans un château, peut-être comme femme de chambre. Il est donc possible qu'il s'agisse d'"amours ancillaires", et que ma mère ait du "sang bleu" dans les veines. C'est en tous cas ce que lui a sussuré un jour dans l'oreille sa tante et marraine Madeleine Buchaut, témoin de l'époque ; elle avait elle-même 14 ans au moment de "l'événement".
 Ce que je sais aussi par ma mère, c'est que les deux sœurs étaient invitées parfois au château d'Ambrières (aujourd'hui la mairie) à des fêtes; elles espéraient secrètement y trouver de bons partis. Mais cela a dû se passer plus tard, la sœur d'Yvonne en 1920 était trop jeune.
En 2014, mes recherches à ce sujet en Mayenne ne m'ont pas permis de trouver d'élément susceptible de corroborer la réalité d'une telle filiation.
Yvonne a emporté son secret dans sa tombe. Ma mère a apparemment manqué de curiosité: elle n'a jamais cherché, semble-t-il, à en savoir plus.

Marie Madeleine est donc d'abord enregistrée à l'état civil, à Mayenne, sous le nom de sa mère: Buchaut.
Quand Yvonne Buchaut, sa mère, épousera à Versailles, neuf ans plus tard, Félix Turcaud, celui-ci reconnaîtra la petite Madeleine, dont le patronyme deviendra donc: Turcaud.

C'est à la famille BUCHAUT que nous nous intéresserons donc d'abord.

Les BUCHAUT, une famille modeste de journaliers.

C'est très tardivement, en 2014, que j'ai entrepris une recherche sur ma famille maternelle. Au départ, je voulais tenter de percer le secret de l'identité soigneusement tue par Yvonne Buchaut du père de son enfant. Peine perdue.
J'ai à cette occasion "rencontré" aussi la famille Buchaut, notamment grâce à un passage aux archives départementales de Laval, lors d'un court voyage en Mayenne qui m'a permis de découvrir "le pays de ma mère" où je n'avais jamais mis les pieds.

Les Buchaut semblent originaires de Saint-Loup du Gast, un village proche d'Ambrières-le-Grand (aujourd'hui "Ambrières les Vallées").Je suis remonté jusqu'à Pierre Abel Buchaut, né à Saint Loup du Gast (année à vérifier).

AMBRIERES: la Varenne est surplombée par l'ancien château de Jean SILLARD, devenu la mairie.

Son fils Louis Buchaut , journalier, est en revanche né à Ambrières en 1868, ce qui indique un déplacement de la famille dans la ville importante la plus proche; il épousera Marie Fourneau, née semble-t-il en 1867 à Saint-Loup du Gast. Il semble qu'elle faisait des ménages.
Le couple aura cinq enfants: Yvonne, née en 1902, et Louis, né en 1903, sont les deux aînés. Lors du recensement de 1906, la famille, encore réduite à ces quatre éléments, vit au n°1 de la rue de Gorron à Ambrières. Jean-Marie Pierre, pupille de l'assistance publique né en 1902, est hébergé par la famille à l'époque.
Le recensement de 1911 nous indique que deux autres enfants sont nés: Madeleine (en 1906) et Joseph (né en 1908). Le recensement de 1926 indiquera bizarrement "Marcel" au lieu de "Joseph". Mystère...En 1911, la famille habite rue de la Folie, près de la rivière, au pied du "château" qui surplombe le site.
Le dernier enfant sera un garçon: André naîtra en 1915.

Souvenirs, souvenirs.

Le recensement de 1920 nous apprend que la famille a une nouvelle fois déménagé et habite à présent au 1, rue du château, dans la partie haute de la ville.
Ce sera le cadre de la petite enfance de ma mère.


La maison d'enfance de ma mère, au 1, rue du château. C'est devenu le musée des Tisserands.

Quand elle naît en 1921, la famille est donc composée, outre les parents, d'Yvonne (19 ans) ,qui est donc hébergée par ses parents avec son bébé, de Louis, 18 ans, de Madeleine, 15 ans ,de Joseph 13 ans et d'André 6 ans, guère plus vieux que sa nièce Marie Madeleine!
C'est Madeleine ,que l'on surnommera par la suite "la Buffette", qui sera choisie comme marraine pour la nouvelle née.

Louis Buchaut, à cette époque, sera employé comme jardinier au "château", en fait une grosse maison bourgeoise appartenant à l'ingénieur Jean Sillard, et qui deviendra après la seconde guerre mondiale la mairie d'Ambrières. Elle est construite à l'emplacement d'un ancien château-fort édifié par Guillaume le Conquérant. Ma mère m'a souvent dit que son grand-père l'emmenait toute petite dans les jardins du château quand il y travaillait.


Le "château" de Jean Sillard, aujourd'hui la mairie d'Ambrières.

Elle se rappelle aussi que sa grand-mère la portait sur son dos pour aller à l'école afin qu'elle ne se  mouille pas les pieds.
Elle se souvenait aussi qu'elle accompagnait son grand - père à la pêche, au bord de la Varenne, près du pont (détruit depuis pendant la guerre, un autre a été reconstruit un peu plus loin).
L'environnement de la petite Marie-Madeleine semblait bienveillant.

Tout ce petit monde grandit. Ma mère m'a souvent parlé en s'en amusant de ses trois oncles, qui,  le samedi, éméchés sans doute, faisaient régulièrement le coup de poing  avec d'autres gars du pays.

La petite Marie-Madeleine fréquentera bientôt l'école de filles d'Ambrières, sous le nom de sa mère. "Les gamins me surnommaient "la bûche", m'a-t-elle raconté." Mais je ne me laissais pas faire".

Sa mère qui avant sa naissance avait travaillé comme employée de maison, vraisemblablement dans un château d'après le récit familial, fut ensuite serveuse dans un restaurant de la ville.


                                                         Louis Buchaut, le grand-père.

Quand nous parlions d'Ambrières, d'autres souvenirs émergeaient : ainsi elle revoyait sa mère descendant la route qui menait de la partie haute de la ville jusqu'à la rivière en poussant une "brouette" remplie du linge qu'elle allait y laver. En fait il s'agit, plus que d'une brouette, d'une sorte de caisse montée sur roues dans laquelle la " lavandière" s'agenouillait pour tremper son linge dans l'eau.

Que sont-ils devenus?

Madeleine Buchaut, tante et marraine de ma mère, épousera Albert Onfroy. Félix Turcaud fils, demi-frère de ma mère,son épouse Josette, leur fille Brigitte, seront très proches d'eux. Ils habitaient Paris, et avaient une maison à Ambrières . Le couple est enterré au cimetière d'Ambrières.

A ce jour nous n'avons trouvé aucune autre trace dans les archives des oncles de ma mère, et nous ne disposons d'aucune photo d'eux. Selon le témoignage de Josette, épouse de Félix Turcaud , Louis Buchaut fils aurait habité Saint-Fraimbault, non loin d'Ambrières, avec son épouse Joséphine, et ils auraient eu cinq enfants. Une des filles de Louis Buchaut fils, prénommée Yvonne, se serait mariée avec un certain Claude Pottier. Ils avaient une location à Saint-Fraimbault et étaient les gardiens d'un terrain de camping; ils seraient allés habiter ensuite  Flers dans le Calvados.


Madeleine Buchaut et son époux Albert Onfroy entourent ici Josette Turcaud et sa fille Brigitte.
(Ambrières - années 70)

Une autre de ses filles, Denise, aurait épousé un châtelain: ils auraient habité dans la région parisienne du côté de Fontainebleau, et auraient eu un château en province. Ma grand-mère Yvonne y aurait été souvent invitée. La fille et petite fille d'un journalier châtelaine, quel renversement !

Le second oncle, Marcel (ou Joseph) serait resté vieux garçon.

Le troisième, André, serait entré dans la milice pendant la guerre, à la grande honte de la famille. Quand il venait voir sa sœur Yvonne à Versailles, elle le cachait dans le grenier! Il serait finalement mort tué par un allemand à qui il refusait de donner son vélo: un acte de résistance tout de même, à l'issue tragique!

Mise à jour du 23 février 2015.

voir la suite : d'AMBRIERES LE GRAND à VERSAILLES:
http://jsatto.blogspot.com/2016/04/dambrieres-le-grand-versailles.html

jeudi 21 avril 2016

D'AMBRIERES LE GRAND à VERSAILLES. L'adolescence.

En 1929, c'est sûr, Yvonne Buchaut et la petite Marie Madeleine, âgée maintenant de 8 ans, vivent à Versailles, 46 rue Royale. Elles y ont rejoint Félix Turcaud, qui y réside; Yvonne l'a rencontré vraisemblablement  à Ambrières où il était venu en vacances . Le 15 décembre de la même année lui  naît  un demi-frère, prénommé lui aussi Félix. Ses deux autres prénoms sont André et Marcel (les prénoms de deux de ses oncles maternels). Le couple se marie finalement le 15 février 1930, et les deux enfants sont alors légitimés. Madeleine s'appellera désormais Turcaud.


                   Marie Madeleine enfant : le papillon n'était pas encore sorti de la chrysalide...
C'est la photo la plus ancienne de ma mère dont je dispose. Il n'y a pas d'indication d'âge, peut-être a -t-elle 8 à 10 ans.

La famille vit à Versailles, mais semble être retournée régulièrement à Ambrières pour les vacances. Parfois, on va voir à Paris, où ils ont un appartement, Madeleine Buchaut, tante et marraine de Marie Madeleine, et son mari Albert Onfroy. En 2014, j'ai découvert pour la première fois diverses photographies représentant ma mère adolescente : elles m'ont été apportées par Josette Turcaud, belle soeur de ma mère, et sa fille Brigitte, ma cousine. Ces clichés provenaient de chez le couple Onfroy, dont la famille de Félix fils fut proche jusqu'à leur décès. C'est avec une certaine émotion que j'en ai pris connaissance en 2014. Qu'elles en soient remerciées!


Je pense que sur cette photo ma mère n'a pas plus de 12 ans, bien qu'elle "fasse" plus âgée ; elle porte son frère Félix, né en 1929, qui doit avoir 3 ou 4 ans (?). Dans les bras de sa mère Yvonne, un nouveau bébé: Geneviève. A droite se trouve Félix Turcaud père, en tenue décontractée... La photo a due être prise à Ambrières. Marie Madeleine a l'air excédée : est- ce que son statut de grande sœur substitut à la mère lui pèse déjà? Comme je l'ai déjà dit, elle s'occupera beaucoup de ses frères et sœurs pendant que sa mère travaille, au point même de manquer l'école, et elle en gardera un souvenir pénible malgré l'affection qu'elle pouvait avoir pour eux.


Photo de première communion: Marie Madeleine a donc 12 ans. On voit qu'elle est grande pour son âge. Elle arbore un petit sourire ironique surprenant en la circonstance. Alors que sa mère est très pieuse, m'a-t-on dit (j'ai encore son missel dans les documents légués), ma mère a toujours été superbement indifférente à la religion. Déjà une prise de distance ici?



Ces deux photos sont prises à Paris, chez Madeleine, tante et marraine de ma mère. L'enfant ( Félix) doit avoir 4 ou 5 ans, et donc Marie Madeleine 12 ou 13 pas plus.
Le visage de ma mère, de profil, à cet âge me rappelle furieusement les traits de mon frère enfant.


Celle-ci semble contemporaine des deux précédentes.


Cette photo est datée de juin 1935: ma mère a 14 ans ; canotier, lavallière, pantalon, une tenue qui tranche sur les précédentes mais indique une certaine recherche vestimentaire.


1937: Marie Madeleine a 16 ans.

Celle-ci doit être contemporaine.


Cette photo date de 1937 aussi ;  à 16 ans, Marie-Madeleine a l'allure d'une femme. Ce militaire, serait-ce le garçon que Félix Turcaud, son beau-père, souhaitait qu'elle épouse ? On dirait des fiancés. Pourtant elle refusera ce prétendant.


On les retrouve tous les deux ici lors d'un mariage sans doute d'un membre de la famille du garçon car on ne voit pas de visages connus. Sur cette photo, c'est l'image d'une beauté froide et hautaine qui ressort.


1938 :17 ans ! C'est à ce moment que le papillon sort vraiment de la chrysalide!
De g à dr : Marie Madeleine, Yvonne sa mère, Madeleine sa tante.


De beaux moments de complicité à Ambrières, sans doute lors de vacances.
Ma mère gardera ce goût de la pêche et l'encouragera chez nous. 



A la fenêtre de la maison d'Ambrières, vraisemblablement, le grand-père Buchaut, Yvonne, et Marie Madeleine.

1er mai 2016.

Voir la suite: Versailles (suite) ; de l'entrée dans la vie active au mariage.

mercredi 20 avril 2016

Les années Versailles (suite).La famille Turcaud. De l'entrée dans la vie active au mariage.(années 1939-1942).

 LA FAMILLE TURCAUD.

Les années Versailles, ce sont d'abord les années Turcaud. Le temps passe, un 3e enfant naît, Claude ; les enfants grandissent. Marie Madeleine devient une ravissante jeune fille, comme nous l'avons vu dans l'article précédent. Un petit point d'abord sur la famille...


    Cette photo doit dater de 1940 : la famille est réunie, sauf  Félix père qui prend la photo. A gauche, c'est le grand-père Louis Buchaut, venu vraisemblablement d'Ambrières rendre visite à la famille. Il a mis son costume du dimanche et s'est coiffé de son chapeau melon. Il était donc encore vivant à cette époque. En revanche, aucune image de la grand mère Buchaut, elle avait sûrement déjà disparu.
Ensuite vient Yvonne Turcaud, la mère ; à l'arrière se trouve vraisemblablement la tante Madeleine, dite "la Buffette"; à côté, c'est "petit Claude", c'est ainsi que l'appelle la famille affectueusement; il est le petit dernier, hélas il ne grandira pas, car il sera victime d'un accident de vélo  (vers 14 ans, je crois). Ma mère en hommage appellera son 2e fils Jean-Claude.
Devant se trouve Félix, le premier né après ma mère. Celle-ci a alors 19 ans . Elle le tient tendrement contre elle. Vient enfin Geneviève. A quelle occasion la famille est-elle réunie ? Pour la communion de Félix? Il semble qu'il porte un brassard de communiant accroché à l'épaule gauche. Il a donc 11-12 ans, et Geneviève peut-être 8, Claude 6 ?


                 Cette autre photo, datée elle, visiblement prise le même jour, confirme nos hypothèses.
                                          
                                      Adorée par son beau- père...

Et avec son beau-père, cela se passe-t-il bien à l'époque? D'après certains témoignages de la famille, oui. " Si quelqu'un  dans la famille voulait quelque chose, il passait par Madeleine (ma mère); Félix (le père) lui passait tout!" m'a-t-on dit. Donc apparemment il adorait sa belle fille. Il y eut cependant cette divergence de vues sur le mariage de la jeune Madeleine: Félix père avait son candidat... Madeleine lui tint tête , et épousa celui qu'elle avait choisi. Déjà du caractère!


Ici, à droite, Félix Turcaud père à côté d'Yvonne, son épouse ; à gauche Albert Onfroy et son épouse Madeleine, née Buchaut, la sœur d'Yvonne, et la marraine de ma mère. Au centre une personne non identifiée (cousine?).

               DE L'ENTREE DANS LA VIE ACTIVE AU MARIAGE.

A quel moment exactement la jeune Marie Madeleine entra-t-elle dans la vie active? Je l'ignore. Jeune sans doute, peut-être à 17 ans, puisqu'elle m'a toujours dit qu'Yvonne Gué, qui possédait une boutique de mode rue Hoche, et un important atelier de couture où étaient confectionnés les modèles vendus, lui a "tout appris", l'a formée à la couture (ma mère m'a dit avoir accédé à la fonction de "première main" par exemple), à la présentation d'une vitrine ... Elle a formé son goût aussi, et l'élégance de ma mère à cette époque, aux tenues vestimentaires à la pointe de la mode, lui doit sûrement quelque chose. Aucune photo de cette époque, que ma mère a souvent évoquée avec nostalgie, ne subsiste. Nous avons juste retrouvé un document: une carte postale envoyée d'Alger par Yvonne Gué à ma mère, qui pendant ce temps s'occupait vraisemblablement du magasin:


Une carte postale d'Algérie envoyée par sa patronne.


Nous n'avons pas le message complet: ce qui ressort c'est d'abord le fait que sa patronne l'avait prise en affection ("Ma chère petite Madeleine"), mais l'emploi du vouvoiement marque une distance, un respect. Yvonne Gué semble souffrante, d'où peut-être une prise de vacances. En même temps , elle parle d'ennuis, le magasin a peut-être des problèmes dans le contexte de la guerre.

A la fin de la carte, il est question de "Mme Longatte". De cette époque, ma mère avait gardé une amie , rencontrée dans l'atelier de couture, qui elle aussi avait contribué à la former: Marguerite Longatte. Une complicité s'était établie entre elles. Elle en fera plus tard ma marraine. Avec son mari René et sa fille Jacqueline, on se fréquentera de loin en loin bien au delà de la guerre. Marguerite Longatte était présente à mon mariage, le 13 juillet 1968. René, lui, était décédé: à sa mort, j'assistai pour la 1e fois à un enterrement, cela me marqua. Par la suite, nous  avons perdu de vue Marguerite et sa fille.


Une des rares photos conservées de Marguerite Longatte (à droite) le jour de la communion de sa fille Jacqueline (le cliché date de 1947).

Le magasin de mode d'Yvonne Gué avait-il définitivement fermé à cause de la guerre? Ma mère ensuite travaillera comme vendeuse dans une bijouterie de Versailles, dont j'ai oublié le nom du propriétaire :" Nous nous amusions à refiler tous les nanars aux officiers allemands qui venaient à la boutique", m'a-t-elle raconté.

                            LA RENCONTRE ET LE MARIAGE.

Fin 1939 , début 1940? mon père, alors militaire (avait-il été affecté à Versailles, c'est probable; il s'y fera muter ensuite en tant qu'employé de banque en 1941) croise dans la rue une jolie jeune fille, et, selon ses dires, c'est immédiatement le coup de foudre. Surmontant sa timidité, il fait demi-tour, la suit...

S'ensuit une liaison de deux années avec  Marie Madeleine Turcaud, alors employée au magasin de mode...en attendant qu'elle soit majeure...
Est-ce parce que Félix Turcaud père n'avait pas donné son consentement? On se rappelle qu'il avait un autre candidat...


Mes parents forment un joli couple, bien assorti. Ils sont presque de la même taille. Celle-ci est ma préférée, Marie Madeleine y arbore un joli sourire.


Il y a de la tendresse dans celle-ci, mais ma mère y a un air sévère, presque dur. Attention, l'ange n'est pas toujours commode...

Ils semblent très amoureux: "Je crois que vous vous aimez comme des petits fous" écrit à mon père son frère Maurice en février 1940. Au dos d'une photographie que ma mère adresse à mon père, on peut lire ce message daté du 2 avril 1940: "Une photo qui est bien laide, mais votre petite Mado, qui est sur celle-ci, vous envoie beaucoup de baisers très doux...et elle fait un beau sourire comme son petit Jean aime bien".

"Mado": c'est vrai qu'on l'appelait ainsi dans la famille, y compris dans celle de mon père.

Le 11 avril 1942, Marie Madeleine (Mado) , âgée de 21 ans, deviendra sa femme.


Pour la mariée, pas de grand tralala, mais toujours cette élégance à la mode, avec la touche du bibi blanc posé sur le front. On reconnaît au premier plan les frères et sœur, plus une petite non identifiée.
La famille Turcaud est aussi représentée notamment par Madeleine dite La Buffette (2e en partant de la gauche),et Yvonne (2e en partant de la droite);la famille Sattonnay l'est par "la grand-mère" (3e en partant de la gauche), Marie-Thérèse, Léon, Andrée, frère et sœurs de mon père -les trois derniers du dernier rang à droite . D'autres personnes restent non identifiées.


                On retrouve ici les trois enfants Turcaud avec les mariés: Félix, Claude et Geneviève.

Ma mère m'a souvent dit que ce qui l'avait décidé à s'engager était la certitude que mon père était "un garçon sérieux".
Il n'était pas question pour elle de vivre une expérience qui reproduise ce qui était arrivé à sa mère...

6/5/2016.











                     

mardi 19 avril 2016

De Besançon à Dijon: mère de famille.

                             1946 : premier enfant...                            
J'ai déjà raconté dans quelles circonstances mes parents doivent, dès 1943, quitter précipitamment Versailles (voir: http://jsatto.blogspot.com/2010/12/1942-1945-amis-et-familleun-evenement.html ). Mon père, entré dans la police, est affecté à Besançon comme officier de police urbaine, et ma mère bien sûr le suit. Ils y resteront jusqu'en 1946. En 1947, c'est le déménagement pour Dijon , mon père ayant été nommé à la direction du peloton motocycliste de la police de cette ville.

Ma mère avait eu une enfance perturbée, sans père un temps; mon père avait perdu son père à l'âge de 40 ans, alors que lui-même n'en avait que 10, ce qui bouleversa la famille. Il y avait sans doute chez eux l'envie de fonder une famille normale, stable. C'est ce qu'ils entreprirent de faire à cette époque.

Ma mère, à une date indéterminée, fait une fausse couche sans doute parce qu'elle ne s'est pas assez ménagée pendant sa grossesse. C'est ainsi qu'elle perdit l'occasion d'avoir une fille.
Toujours est-il qu'un surcroît de précautions est pris lors de sa nouvelle grossesse, et que son médecin , dont elle m'a souvent parlé avec de la nostalgie dans la voix par la suite, l'oblige, avec mon père, à rester couchée de longs mois pour éviter un nouvel accident.
C'est pourquoi vient au monde le 16 mars 1946, à Besançon, un gros bébé, moi.
Est-ce pour cela que dès le début j'étais plus grand que la norme, et que j'avais les pieds qui dépassaient de mon berceau?
Elle était à l'époque très fière de sa progéniture.
"Tu étais un beau bébé" m'a-t-elle souvent dit " Tout le monde au parc me faisait des compliments en te voyant dans ton landau". Beau bébé ou gros bébé? Qu'on en juge d'après les photos. Les bonnes joues pour ma mère servaient de critère esthétique.
Elle était tellement fière de la créature qu'elle avait mise au monde que j'eus droit  bientôt à la traditionnelle photo de bébé tout nu qui exhibait mes rondeurs avantageuses.

                                              DES IMAGES :


Besançon 1946: ma mère et son grand bébé de 3 mois.


Dijon, janvier 1947: beau bébé ou gros bébé?


Un papa très fier aussi.
C'est d'ailleurs lui qui se chargea de créer l'album de famille à l'époque, soigneusement tenu et daté, ce qui me permet aujourd'hui de mieux m'y retrouver.


                                             Fiers de leur bébé potelé.

Deux ans plus tard, en février 1949, ma mère devient une 2e fois maman:

                    
                                    Dijon , 1949 : mon frère Jean-Claude est né.
                                     

A SUIVRE....